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LE JAPON.

seul tempo. Ces pièces d’une valeur si infime sont percées d’un trou carré à leur centre, ce qui permet de les enfiler à une cordelette afin de les porter suspendues à la ceinture. Ainsi la monnaie usuelle est une pièce dont il faudrait environ trente-trois pour représenter un seul de nos petits sous !

Au-dessus de cette misérable monnaie de billon se trouve une monnaie d’or et d’argent. Le bou ou itzibou (itzibou veut dire un bou) est une pièce d’argent en forme de parallélogramme qui vaut environ 2 francs. Le kobang est une pièce d’or ovale et peu épaisse qui vaut à peu près 21 fr. 50 centimes.

Ajoutons à cela que le billet de banque est aussi fort usité au Japon, quoique les voyageurs en parlent moins. Nous en avons un sous les yeux. C’est une sorte de fiche d’un carton assez épais et assez solide, percée dans le haut d’un petit trou rond destiné à passer le fil par lequel on réunit les liasses de billets de ce genre. Elle a 16 centimètres de long sur 5 de large. L’une de ses faces est remplie par deux vignettes imprimées en noir au moyen d’un timbre. L’une représente un pêcheur tenant une ligne de la main droite, tandis qu’il porte sous son bras gauche un très gros poisson. La seconde représente un chien fort gras. Au-dessus de cet animal ont été imprimés deux petits cachets, l’un bleu, l’autre rouge, qui contiennent des inscriptions. Le revers est rempli de cachets et de timbres de diverses couleurs.

II

Ponts et chaussées. — Le Tokaïdo.

Le voyageur le plus étranger aux principes de l’économie politique pouvait aisément, dès qu’il mettait le pied au Japon, deviner que le commerce n’avait pas un grand développement dans ce pays. Car la première chose que réclame un commerce actif, ce sont des ports et des routes. Nous avons eu déjà l’occasion de dire que presque tous les ports du Japon,