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LE JAPON.

vaient pas la moindre idée de la structure et de la nature intime des organes du corps humain qu’ils prétendaient guérir.

L’école de droit récemment fondée n’avait encore, du temps de M. Bousquet, que vingt étudiants, qui suivaient les cours de deux professeurs français ; huit Japonais destinés à venir y professer avaient été envoyés en France pour y étudier la science qu’ils auraient bientôt à enseigner à leurs compatriotes. Les cours de cette école comprennent le droit naturel, le droit civil et commercial comparé, les éléments du droit pénal et l’organisation administrative.

Les Allemands ne professent pas seulement à l’école de médecine de Yédo, ils sont aussi chargés des cours de l’école des mines, qui comptait, il y a trois ou quatre ans, une trentaine d’élèves. Les Anglais sont chargés de la direction et de l’enseignement de l’école supérieure la plus suivie, car elle compte déjà au moins trois cents élèves. C’est un établissement qui répond à peu près à notre École centrale. Il n’y a pas moins de onze maîtres, tous Anglais, sans compter un certain nombre d’instructeurs pratiques. Le cours complet des études comprend six années, dont deux sont employées à des travaux pratiques poursuivis dans des ateliers attenant à l’école. Les cours théoriques embrassent les mathématiques élémentaires et spéciales, la physique, la chimie, la mécanique, la topographie, la minéralogie, la géologie, la métallurgie. Le programme est bien vaste pour les élèves, et, selon M. Bousquet, pour les professeurs eux-mêmes, car ils sont en trop petit nombre pour suffire à des cours si nombreux et si divers. Aucun établissement n’est plus indispensable dans un pays où, au point de vue de la grande industrie, tout est encore à créer.

La plupart des cours de toutes les écoles supérieures sont très suivis ; les jeunes Japonais s’appliquent avec ardeur à ces études toutes nouvelles pour eux, et en tirent un profit incon-