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LA RELIGION ET L’INSTRUCTION PUBLIQUE.

cette religion. Au xvie et au xviie siècle, les shogouns ont exterminé le christianisme parce qu’ils voyaient les daïmios du sud chercher contre eux un appui auprès des souverains chrétiens.

II

Les bonzes et les funérailles. — La crémation et l’inhumation. — Les cimetières. — La fête des morts à Nagasaki.

Les shogouns craignaient presque autant les prêtres de leur religion que ceux d’une religion étrangère : ils ont tenu à ce que la plupart des grands actes de la vie pussent s’accomplir sans l’intervention des ministres d’aucun culte.

Il n’y a de cérémonie religieuse ni pour le moment où l’enfant atteint sa majorité, ni pour les fiançailles, ni pour les mariages.

Les bonzes n’interviennent que pour donner un nom au nouveau-né le trentième jour après sa naissance, et pour rendre aux morts les derniers devoirs.

Ce sont eux qui viennent prier auprès du cadavre, qui accomplissent les cérémonies religieuses au moment de l’ensevelissement, et célèbrent les dernières cérémonies autour du corps porté dans le temple.

Dans les temps anciens, les funérailles des grands personnages étaient accompagnées de sacrifices barbares. Afin de leur donner toutes leurs aises pour le grand voyage, on immolait sur leurs tombes quelques-uns de leurs serviteurs, et leur cheval favori ; puis, les mœurs devenant plus douces, on se contenta d’enterrer avec leur cadavre une image représentant un cheval de grandeur naturelle.

D’après ce que nous avons dit ailleurs, on a déjà pu voir que les Japonais ont conservé le culte des morts, et rendent aux tombeaux de leurs parents et de leurs ancêtres de pieux hommages. Dans certaines villes il existe une coutume étrange