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LE PAYS.

ropéens puissent y pénétrer. Les jonques japonaises destinées à naviguer sur la mer n’y entrent guère plus facilement, et l’on construit de longs bateaux plats exprès pour cette navigation intérieure.

Le cours d’eau le plus long de l’empire des mikados arrose l’île d’Yéso. C’est l’Ishikari Gaoua, qui prend sa source dans une haute montagne du massif central de l’île, l’Ishikari Yama. Un voyageur anglais, le capitaine Bridgefort, qui, à travers mille difficultés, est parvenu à remonter ce fleuve jusqu’à son origine, a fait connaître à la Société asiatique du Japon les résultats de cette exploration. D’après lui, la longueur de l’Ishikari Gaoua ne serait pas moindre de 112 lieues. Sur une grande partie de son parcours, c’est un torrent qui roule à travers des gorges étroites et profondes, souvent entre de hautes parois de basalte presque perpendiculaires. Il franchit un grand nombre de barrages naturels et de rapides infranchissables même pour les légers canots des indigènes. Dans la dernière partie de son cours il prend des allures pacifiques, et s’il est trop peu profond pour que des navires européens puissent y pénétrer, il est du moins navigable pour les jonques. Sa largeur est de 250 mètres à son embouchure. Nous aurons l’occasion de parler de deux ou trois cours d’eau importants du Niphon en parlant des grandes villes qu’ils traversent.

Les lacs sont assez nombreux au Japon. Un seul présente de vastes dimensions. C’est le lac Bioua[1], situé vers le 35e degré de latitude dans le Niphon, qu’il partage presque en deux îles, car, d’après la carte que nous trouvons dans le livre de M. Bousquet, il communique à la fois du côté du nord avec la mer du Japon par un canal assez large, et du côté du sud avec la Mer intérieure par l’Oudji Gaoua, tributaire du Yodo Gaoua.

  1. Ou Biwa, appelé aussi lac d’Oitz ou d’Oumi, du nom de deux villes qui se trouvant sur ses bords.