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L’ORGANISATION ET LA LÉGISLATION FÉODALES.

classe fort respectée et fort puissante des samouraïs (nobles jouissant du privilège de porter deux sabres à leur ceinture), puis la foule des nobles du dernier rang, les hattamotos.

Les daïmios avaient des armoiries beaucoup moins compliquées et moins savantes que celles de notre noblesse européenne, mais auxquelles elle tenait autant que l’aristocratie française ou anglaise a jamais pu tenir aux siennes.


ARMES DES TROIS GRANDS SHOGUNS.


ARMES DES TROIS PLUS GRANDS DAÏMIOS.


Leurs armes ornaient leurs demeures, les objets à leur usage ; elles étaient brodées sur les manches et dans le dos du manteau des samouraïs attachés à leur service, car la féodalité japonaise ressemblait absolument dans son ensemble, sinon dans tous ses détails, à notre ancienne féodalité européenne, et les daïmios, qui relevaient eux-mêmes les uns du shogoun, les autres du mikado, avaient des nobles placés sous leur dépendance. Les samouraïs qui avaient été chassés du service de leur maître et qui n’avaient pu se faire attacher à un autre prince devenaient des ronines ou lonines (ce mot est écrit des deux façons), c’est-à-dire, en somme, des déclassés, généralement très dangereux, car c’était parmi eux que se recrutaient les bandits, les malandrins et les coupe-jarrets.

Nous avons dit plus haut que les cultivateurs formaient la