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CHAPITRE VII

L’ORGANISATION ET LA LÉGISLATION FÉODALES

I

Les Daïmios. — Les Samouraïs. — Les Hattamotos. — Les Ronines. — Le peuple. — Les parias : Étas et Christans. — Les corporations.

En parlant de Gongen Sama[1] et de ses Cent lois, nous avons déjà fait connaître d’une façon sommaire l’organisation sociale du Japon ; il est bon cependant d’y revenir et de résumer en quelques mots le tableau de cette société féodale qui disparaît en ce moment.

Au sommet se trouvait le chef suprême, vénéré, mais inerte et impuissant, le mikado ; au-dessous de lui venait l’homme qui n’était officiellement que son délégué, et qui était en réalité le vrai chef de l’empire, le shogoun ou taïkoun. Aujourd’hui le shogoun a disparu et le mikado, qui a cessé de se dérober aux regards de ses sujets dans les mystères auguste de son palais, est resté le seul souverain.

Au-dessous du shogoun se trouvaient les grands daïmios, véritables seigneurs féodaux, chefs et maîtres dans leurs provinces respectives, relevant les uns du shogoun, d’autres directement du mikado, mais tous, toujours désireux de s’affranchir de ces liens féodaux et de se rendre indépendants.

Au-dessous de ces hauts et puissants seigneurs venait la

  1. Voir chap. III