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LA FAMILLE, LA SOCIÉTÉ.

tour au même personnage doit rendre singulièrement difficile l’étude de l’histoire du Japon.

Les bonzes inscrivent sur des livres tous les enfants auxquels ils ont ainsi donné leur premier nom. Ces livres, qui constituent les registres de l’ état civil, sont, dit-on, tenus d’une façon très régulière. Les officiers de police ont le droit de les consulter chaque fois qu’ils en ont besoin ; il faut qu’ils soient fort habiles pour retrouver à travers toutes ces dénominations diverses l’individu qu’ils recherchent.

II

La majorité. — Le mariage. — La femme ; sa position ; le divorce. — Les droits du père de famille. — Le droit d’ainesse. — L’adoption. — L’expulsion.

C’est à quinze ans, comme nous venons de le dire, que l’enfant devient majeur. Dès ce moment, il prend la vie au sérieux et commence à exercer la profession ou le métier manuel auquel il se destine. S’il a de quoi nourrir une femme, il se marie d’ordinaire peu de temps après avoir atteint sa majorité.

Il arrive souvent que des enfants soient dès leurs premières années fiancés l’un à l’autre par leurs parents ; parfois ces futurs époux arrivent à leur majorité sans s’être jamais vus. Si les fiançailles ont été faites d’une façon solennelle, c’est-à-dire par écrit, avec l’accomplissement de certains rites, elles ont presque autant de valeur qu’en a chez nous la célébration du mariage lui-même. Si le fiancé ne se soucie pas de tenir l’engagement pris en son nom, il peut y être contraint par les juges, à moins qu’il ne parvienne à trouver un bon parti pour la fiancée qu’il dédaigne.

Ce sont les parents qui marient leurs enfants, mais leur ordre ou leur consentement ne suffit pas. Il faut encore obtenir l’autorisation du maire de la ville ou du village pour les gens du peuple, celle du gouverneur (autrefois celle du