téger les hommes contre le fer des flèches et des lances au moyen de ces casques, de ces cuirasses, de ces cottes de mailles, de ces jambards, de ces cuissards et de ces brassards qui avaient abrité jadis nos chevaliers. La principale différence entre les armures des sujets du mikado et celles des guerriers européens du xive et du xv siècle, c’est que celles-ci brillaient ordinairement de l’éclat blanc de l’acier poli, tandis que celles des Japonais étaient recouvertes d’une couleur de laque noire ; elles nous font penser à ces chevaliers mystérieux, cachés sous des armures sombres, qui, dans nos romans de chevalerie, accouraient au moment suprême pour punir les félons ou pour prendre dans un tournoi la défense des princesses calomniées.
Depuis que l’instruction de l’armée japonaise a été confiée à des officiers européens, cette ferraille héroïque, vendue à des spéculateurs qui l’ont importée chez nous pour la plus grande joie des marchands de bric-à-brac et des amateurs de curiosités, a été remplacée par des uniformes semblables aux nôtres, en même temps que les arbalètes et les arcs faisaient place aux chassepots et aux canons rayés.