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LE JAPON.

guée dans ces parterres aériens, afin de laisser toute la terre à la culture des plantes qui servent à nourrir l’homme et à l’habiller. Il est heureux que l’auteur de cet édit n’ait pas aussi fait arracher les azalées et les camélias pour les remplacer par du riz et du maïs.

II

Les modes du paradis terrestre. — Les tatouages. — Costumes de cour et de ville. — Chapeaux de carton et pantalons à traîne. — Lèvres dorées et dents laquées. — Les armures de la chevalerie japonaise.

Il y a quelques années, on voyait encore au Japon des costumes nationaux qui ne ressemblaient pas plus à ceux des habitants de Pékin qu’à ceux des citadins de Londres ou de Paris.

Aujourd’hui, c’est le costume européen qui est officiellement imposé aux sujets du mikado. Un décret impérial a interdit aux fonctionnaires de paraître désormais dans les cérémonies publiques autrement qu’en habit noir. Un autre édit, qui doit rencontrer une approbation plus unanime, a défendu aux samouraïs de porter ces deux sabres dont ils faisaient si souvent un fâcheux usage ; un autre encore a révolutionné la coiffure des hommes, et comme on tient autant à ses habitudes à Yédo qu’à Paris, il a fallu bientôt édicter des peines contre les gens qui s’obstinaient à se raser le crâne.

Malgré tous ces décrets, les Japonais sont encore fort loin de s’habiller tous conformément aux prescriptions de notre Journal des tailleurs.

Il nous faut faire connaître leurs anciens costumes qui, déjà abandonnés en partie dans la capitale, sont encore portés par presque tout le reste du pays.

Nous devons tout d’abord avouer que le costume d’une