Page:Villetard - Histoire de l’Internationale.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la même manière que les Versaillais, pour avancer, se servaient de leurs bombes, qui ont détruit au moins autant de maisons que les incendies de la Commune. À présent même, on ne sait pas au juste quels édifices ont été incendiés par la défense, et quels par l’attaque. Et la défense n’eut recours au feu qu’après le commencement du massacre des prisonniers. D’ailleurs, la Commune avait, longtemps à l’avance, annoncé publiquement que, si elle était poussée à bout, elle s’ensevelirait sous les ruines de Paris, dont elle ferait un second Moscou, comme le gouvernement de la Défense avait lui-même (mais seulement pour tromper les Parisiens) promis de le faire. Pour cette fin, Trochu s’était pourvu de pétrole. La Commune savait bien que ses adversaires se souciaient peu de la vie du peuple de Paris, mais qu’ils affectionnaient beaucoup les édifices de la ville. Et Thiers, d’un autre côté, leur avait dit que sa vengeance serait implacable. Son armée ne fut pas plus tôt prête d’un côté et le piège fermé par les Prussiens, de l’autre, qu’il dit, dans une proclamation : « Je serai sans pitié ! L’expiation sera complète et la justice sera rigoureuse ! » Si les actes des travailleurs de Paris sont du vandalisme, c’est le vandalisme de la défense réduite au désespoir, et non pas le vandalisme du triomphe, comme celui que les chrétiens ont pratiqué sur les inestimables trésors de l’art de l’antiquité ; et ce vandalisme même a été justifié par l’historien comme un incident inévitable et, pour ainsi dire, insignifiant dans la lutte titanesque entre une nouvelle société naissante et une vieille société à l’agonie. C’était encore moins le vandalisme de Haussmann, démolissant le Paris historique pour faire le Paris du touriste !

Mais l’exécution par la Commune des soixante-quatre otages, avec l’archevêque de Paris à leur tête ! La bourgeoisie et son armée en juin 1848, ont rétabli l’usage (qui avait depuis longtemps disparu de la pratique de la