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mune, aux intérêts manifestes et aux besoins urgents des paysans.

Les ruraux (et telle était, en effet, leur plus vive crainte) savaient que trois mois de libre communication entre Paris communal et les provinces auraient amené un soulèvement général des paysans ; de là, leur grand désir d’établir, autour de Paris, un blocus de police, pour empêcher la propagation de la peste communale.

Si la Commune était ainsi le vrai représentant de tous les éléments sains de la société française, et, par conséquent, le gouvernement vraiment national, elle était, en même temps, comme gouvernement des travailleurs, comme champion de l’émancipation du travail, énergiquement internationale. En vue de l’armée prussienne, qui avait annexé à l’Allemagne deux provinces françaises, la Commune avait annexé à la France les ouvriers de tous les pays du monde.

Le second empire était le jubilé de la rouerie cosmopolite ; les hommes tarés de tous les pays arrivaient en foule pour prendre part à ses orgies et au pillage du peuple français. Aujourd’hui encore, Ganesco, le méprisable Valaque, est la main droite de Thiers, et sa gauche est Markowski, l’espion russe. La Commune a admis tous les étrangers à l’honneur de mourir pour une cause immortelle. Entre la guerre avec l’étranger, perdue par sa trahison, et la guerre civile fomentée par sa conspiration avec l’envahisseur étranger, la bourgeoisie avait trouvé le loisir de prouver son patriotisme en organisant les chasses policières contre les Allemands en France. La Commune a choisi un ouvrier allemand pour son ministre du travail. Thiers, la bourgeoisie et le second empire avaient toujours trompé la Pologne par de grandes professions de sympathies pendant qu’on la livrait à la Russie. La Commune a honoré les fils héroïques de la Pologne en les plaçant à la tête des défenseurs de Paris. Et pour marquer encore plus distinctement