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choisis par le suffrage universel dans tous les arrondissements de la ville, responsables et révocables à de courts intervalles. La majorité de ses membres étaient, naturellement, des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière. La Commune devait agir et non pas parler ; elle avait en même temps le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. La police, au lieu de continuer d’être l’agent du gouvernement central, fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques, et devint l’agent responsable, et toujours révocable de la Commune. Le même principe était appliqué à tous les autres fonctionnaires de l’administration. Depuis les membres de la Commune jusqu’en bas, le service public devait être rémunéré par le salaire d’un ouvrier. Les droits acquis et les frais de représentation des grands dignitaires de l’État disparurent avec les dignitaires eux-mêmes. Les fonctions publiques cessaient d’être la propriété particulière des instruments du gouvernement central. Non-seulement l’administration municipale mais aussi toute la direction jusqu’alors exercée par l’État, furent remises aux mains de la Commune.

S’étant débarrassée de l’armée permanente et de la police, ces éléments de force physique du vieux gouvernement, la Commune résolut de briser la force spirituelle de répression, le pouvoir des prêtres, en supprimant les fabriques de toutes les églises aussi bien que leurs revenus. Les prêtres furent relégués dans la vie privée pour y vivre des aumônes des fidèles comme leurs prédécesseurs, les apôtres. Tous les établissements d’instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et en même temps délivrés de toute intervention de l’Église ou de l’État. Ainsi, l’instruction devint accessible à tous, et la science elle-même fut débarrassée des entraves que les préjugés de classes et la force du gouvernement lui avait imposées.