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Quatre gardes nationaux s’étant rendus à un détachement de chasseurs à cheval à la Belle-Epine, le 25 avril, furent tous fusillés l’un après l’autre par le capitaine, un digne subordonné de Gallifet. Une de ces quatre victimes nommé Schœffer parvint à se traîner jusqu’aux postes avancés des Parisiens, et témoigna de ce fait devant une commission de la Commune. Quand Tolain interpella le ministre de la guerre sur le rapport de cette commission, les ruraux couvrirent sa voix de leurs cris et empêchèrent Le Flô de lui répondre. Ce serait insulter leur glorieuse armée que de parler de tels faits. Le ton goguenard des bulletins de Thiers qui annonçaient le massacre à coups de baïonnette des fédérés surpris au moulin Saquet, et les fusillades de Clamart, blessait la sensibilité du Times de Londres lui-même, journal qui ne se laisse pas émouvoir trop facilement. Mais il serait absurde à présent de vouloir raconter les atrocités par lesquelles débutèrent les bombardeurs de Paris et les instigateurs d’une rébellion de propriétaires d’esclaves, protégés par l’ennemi envahisseur. Au milieu de toutes ces horreurs, Thiers, oubliant ses lamentations parlementaires au sujet de la responsabilité terrible qui pesait sur ses épaules de nain, se vante dans ses bulletins que l'Assemblée nationale siège paisiblement, et prouve par ses joyeux carrousels, tantôt avec les généraux décembristes, tantôt avec des princes allemands, que sa digestion n’est aucunement troublée, pas même par les ombres de Lecomte et Clément Thomas.


III


Le matin du 18 mars Paris s’éveilla au cri éclatant de : « Vive la Commune ! » Qu’est-ce que la Commune, ce sphinx si incompréhensible pour l’esprit bourgeois ?