Page:Villetard - Histoire de l’Internationale.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée
157
les grèves.

tard acquérir une triste célébrité et payer de sa vie sa participation à l’insurrection du 18 mars, Duval, le futur général de la Commune, explique à son tour dans la même audience, avec un langage plus violent et plus haineux, mais par des motifs absolument identiques, son entrée dans une société dont les complots devaient bientôt le mener à la mort :

Pour faire comprendre les motifs de notre adhésion en masse à l’Internationale, j’ai besoin de retracer ici le commencement de notre grève, afin que vous puissiez juger vous-même si nos réclamations aux patrons étaient justes et fondées. Depuis plusieurs années, les journées avaient subi une telle diminution, que les deux tiers des ouvriers mouleurs étaient payés de quatre à cinq francs, tandis qu’avant celle époque, les journées étaient de cinq francs au minimum ; cependant, il est facile de constater que les besoins de la vie ont augmenté de tous côtés : logement, vêtement, nourriture, tout a atteint des prix fabuleux. Dans l’hiver de 1809-187O, les trois quarts des fonderies de Paris ne firent que huit et neuf heures pour la journée ; enfin, la misère était à son comble. Au sortir de l’hiver, il fut décidé dans une réunion qu’il fallait à tout prix faire cesser ces abus ; une commission fut nommée afin d’étudier les remèdes à apporter dans la profession ; après quelques séances, cette commission convoqua la délégation de chaque atelier qui accepta le projet, et la délégation ayant transmis cet exposé dans chaque atelier, il fut adopté à l’unanimité, sauf quelques voix…

Trente-six de nos patrons refusèrent sur quarante-sept, ils reçurent nos demandes avec mépris et plusieurs d’entre eux répondirent : Nous attendrons que vous ayez faim… Devant tant de mépris, l’assemblée suivante vota et signa la grève à outrance ; l’on jura sur l’honneur de ne pas re-