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les réformateurs.

qu’à la vie même do l’individu devenu un simple élément de la phalange, sans volonté, sans initiative, sans droits particuliers.

Ces deux systèmes avaient au moins pour les rêveurs un singulier attrait dû à la force d’imagination de leurs auteurs qui avaient bâti l’édifice de leur société idéale sur un plan à la fois neuf et grandiose. Les réformateurs qui leur succédèrent ne surent pas se rapprocher plus qu’eux de la réalité et du possible ; mais loin de faire comme eux appel aux sentiments généreux de la nature humaine, ils ne s’adressèrent qu’à nos penchants les plus vulgaires, à nos passions les plus basses ; aussi au lieu d’attirer auprès d’eux, comme Fourier et surtout comme Saint-Simon, un petit nombre d’esprits d’élite, ils ne séduisirent qu’une foule ignorante. Les pins célèbres de ces réformateurs sont Cabet, l’auteur du Voyage en Icarie, et M. Louis Blanc, le trop fameux inventeur de l'Organisation du travail. Tous deux trouvèrent de nombreux partisans dès qu’ils eurent publié les écrits que nous venons de rappeler.

H II faut, dit M. Corbon, dans un livre qui mérite dêtre beaucoup lu et beaucoup cité[1], il faut savoir distinguer les communistes déterminés, conséquents, des communistes sans le savoir et sans le vouloir. Ceux-ci sont, je le reconnais, assez nombreux. En étudiant l’esprit de la classe ouvrière de Paris, nous verrons certainement la tendance communautaire se

  1. Le Secret du peuple de Paris, 1 vol. in-8, 1863. Paris.