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histoire de l'internationale.

sociétés souffrantes ont de môme leurs empiriques et leurs médecins. Les médecins du corps social, ce sont les politiques sages et prudents qui s’appliquent à calmer les passions, à conjurer les orages, à éviter les crises, à maintenir ou à rétablir la paix, à ramener l’équilibre dans le budget, l’ordre dans les finances, la liberté dans les lois, de façon à ce que les affaires de tout le monde allant de mieux en mieux, celles de chacun en particulier profitent de cette amélioration générale. Les empiriques de l’ordre politique, ce sont ces réformateurs à grandes prétentions qui se flattent d’avoir trouve une formule merveilleuse, grâce à laquelle on va voir la misère disparaître du monde et l’âge d’or refleurir sur la terre. L’homme a de tout temps souffert, et comme individu et comme membre d’une société ; il a fort natu- rellement cherché de tout temps un remède à ses maux. Par malheur, il a aussi été à toutes les époques très-enclin à écouter d’une oreille favorable les gens qui, au lieu de l’engager simplement à alléger peu à peu ses souffrances, lui promettaient avec assurance de l’en débarrasser à tout jamais en un tour de main. Aussi les charlatans, les empiriques et les faiseurs de plans de rénovation sociale, n’ont-ils jamais manqué de clients et de disciples.

Nous ne nous arrêterons pas à rappeler ici tous les projets de réformes radicales de la société qui ont été mis en avant depuis tant de siècles par des rêveurs, dont quelques-uns étaient des hommes de génie. Nous n’énumérerons pas non plus les diverses