neur qui leur étoit proposé. Faramine fut ravie que son mari prît de lui-même le parti d’aller se promener, comptant bien employer le temps de son absence à rendre la liberté à Merille ; mais elle auroit desiré qu’il y eût été seul, ou du moins qu’il eût excepté Balkir de cette promenade ; cependant, comme il n’y avoit pas moyen de s’opposer à ses volontés, sans se rendre suspecte, elle le laissa faire, le connoissant homme à faire périr de son côté ceux qu’elle vouloit protéger, pour peu qu’il soupçonnât qu’ils eussent part au moindre mystere.
Ce n’étoit pas la premiere fois qu’ils s’étoient fait de ces tours ; ils savoient par expérience jusqu’où alloit leur cruauté réciproque. Broukandork & sa suite partirent donc sans obstacles ; &, pour plaire à Merille, il fit l’effort de s’en éloigner. Cette Princesse lui promit qu’à son retour, il connoîtroit, sans équivoque, les sentiments qu’elle avoit pour lui : ravi de cette douce espérance, dont il n’entendoit point le véritable sens, il se pressa de partir, sans craindre rien de la part de Faramine, les jours de Balkir lui répondant de la vie de Merille ; mais à peine furent-ils hors du Palais, que Faramine voulant exécuter la parole qu’elle avoit