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ET LA PATIENCE.

sans fruit ; une nuit effroyable l’empêchant de rien distinguer, il le retira.

Tous ces enfants, ainsi que leurs berceaux, n’étoient pas uniformes ; les uns paroissoient environnés de splendeur & de magnificence, tandis qu’il y en avoit qui, presque nuds, témoignoient visiblement qu’ils manquoient des choses les plus nécessaires à la vie : les berceaux des uns avoient des Trônes pour piedestaux, d’autres étoient sur les marches ; ceux-ci avoient les apparences de superbes logements ; ceux-là d’une douce médiocrité seulement ; & d’autres enfin avoient la boue pour base. Quoique leurs lits fussent dorés & couverts de pierreries, il y en avoit qui, n’alliant pas deux choses aussi contraires, étoient à peine séparés du bourbier qui les environnoit par quelques brins de paille. Le Temps, par qui ils étoient gouvernés, ne paroissoit prendre aucun parti, ni le laisser séduire aux apparences brillantes qui accompagnoient les uns, plus qu’au mépris que la misere des autres pouvoit inspirer ; & sans qu’il semblât y faire attention, il en rejettoit autant de ceux qui étoient magnifiques, que de ceux dont la fortune paroissoit différente.

Ses travaux ne se bornoient pas seule-