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ET LA PATIENCE.

tion, je vous représenterai encore les chagrins que me cause le malheur de mes freres, & ma douleur d’en avoir été le sujet.

Il n’est plus temps d’examiner si vous avez eu raison, les uns & les autres, de faire les démarches qui vous ont conduits en ce lieu, interrompit la Patience ; il est certain, poursuivit-elle, en adressant la parole à Merille, que sans sortir du Palais de votre mere, vous auriez fait plus sagement d’attendre, de mon secours & de celui du Temps, le retour de vos freres, avec la fin de vos inquiétudes : & vous, Balkir, continua-t-elle, vous auriez mieux fait de ne vous point livrer à la terreur panique, qui vous expose aux plus cruelles fatigues, & peut-être à des aventures fâcheuses, que vous vous seriez épargnées en demeurant auprès de votre pere : mais les réflexions qui étoient bonnes alors, deviennent inutiles en ce moment, il est à présent question que de chercher des remedes à vos maux. Je vous suis dévouée, ajouta-t-elle, & pourvu que vous ne me forciez pas à vous abandonner, je vous promets qu’avec l’assistance du Temps, je vous mettrai en état de réparer les fautes que la Précipitation vous a fait commettre à toutes deux.