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ET LA PATIENCE.

lité dont il étoit devenu, & qu’il avoit eu l’art de rendre commune à ses parents, leur donnant beaucoup plus de liberté, faisoit que l’on ne les renfermoit plus la nuit ; ce qui leur facilita le moyen de se cacher dans l’asyle qu’ils s’étoient préparé, après avoir aidé à charger les marbres & les vivres nécessaires, & qu’ils furent certains que rien ne pouvoit empêcher le départ de cette voiture. Le tumulte d’un embarquement, où, tout étant prêt, leur présence étoit inutile, facilita leur projet, & on ne s’apperçut pas qu’il manquoient, d’autant que le Maître leur aida à se cacher, par l’erreur qui le porta à faire partir cette barque avant le jour, afin qu’aucun des esclaves ne pût profiter de cette occasion pour lui échapper ; en-sorte qu’avec le secours de cette précaution, les Princes & leurs sœurs étoient déja loin quand l’aurore parut.

Ces Voyageurs fugitifs laisserent écouler un temps assez considérable pourvoit passer le danger d’être apperçus de leur habitation. Mais la nuit étant survenue, ils sortirent de leur retraite, & se rendirent maîtres fort aisément de six vieillards foibles & désarmés, qui étoient les seuls conducteurs de cette barque.

Les Princes les rassurerent, en leur pro-