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ET LA PATIENCE.

gal pour chercher l’infortunée Zelima ? & Merille n’a-t-elle pas eu la même intention à l’égard de ses freres ? elle les a trouvés. Mais nous, avons-nous réussi comme elle dans notre juste recherche ? Non : & de plus, lorsqu’elle couroit le monde avec tant d’empressement de rencontrer ces Princes, ce n’étoit pas, je pense, dans le dessein de s’ensevelir avec eux au fond de ce désert ; c’étoit apparemment pour les faire retourner à Angole, monter sur le Trône qui leur appartient, & pour délivrer la Reine, sa mere, de la tyrannie de Mouba. Cependant il semble à présent qu’elle a fixé ici son séjour : personne ne songe à en sortir, & vous-même, si je ne vous en parlois pas, vous n’y penseriez pas plus que les autres. Oubliant votre naissance, vous vous borneriez sans efforts aux viles occupations, d’où la nécessité qui vous y force, ne vous condamne pas à négliger les moyens de vous en tirer.

Benga ne put disconvenir que sa sœur n’eût raison ; son sentiment étoit conforme aux liens ; mais l’amour qu’il ressentoit pour Merille, lui faisant appréhender qu’elle ne fût d’un avis différent, le mit dans l’embarras pour se déterminer. Il étoit en cette perplexité, lorsque la Prin-