Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 1.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
LE TEMPS

jeune homme. Mais ce premier mouvement étant passé, la réflexion de ce qu’ils devoient aux inconnus, qui leur avoient rendu un si bon office, eut son tour, & ils firent treve à de si doux transports, pour rendre aux Bienfaiteurs de leur sœur les graces qui leur étoient dues, & pour leur témoigner la reconnoissance qu’ils en avoient dans les termes les plus expressifs qu’ils purent imaginer, les priant enfin d’entrer chez eux pour se délasser des fatigues d’un si long voyage.

Les enfants du Roi de Bengal n’avoient rien de mieux à faire que d’accepter cet asyle ; & Merille, qui ne s’étoit mise en voyage que pour chercher ses freres, voyoit sa course terminée en ce lieu : ce qui détermina Benga à y rester aussi le plus longtemps qu’il pourroit, sans que le desir du repos fût sa principale raison. L’amour qu’il avoit pris pour cette jeune Princesse, étoit la seule chose qui fût capable de retarder l’impatience où il étoit d’apprendre des nouvelles de Zelima.

La maison qui se trouvoit remplie de cette aimable famille, étoit petite, extrêmement simple, & meublée convenablement à la simplicité ; une seule chambre la composoit. La nourriture dont usoient