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LE TEMPS

trer le plutôt qu’il me sera possible ; mais attendez son secours, & ce que le Destin daignera ordonner de votre sort.

Cette proposition ne fut pas du goût du Prince ni des Princesses ; & Merille, plus vive que les autres, prenant la parole pour tous, eut la hardiesse de représenter à ce Maître de l’Univers, qu’ils ne se pouvoient résoudre à rester dans ce lieu ; brûlant, disoit-elle, du desir de chercher, elle, ses freres ; & Benga & Balkir, leur sœur. Je ne vous force point, reprit froidement le Temps ; puisque vous le voulez, je vais vous fournir le moyen de vous satisfaire. Prenez cette boule, dit-il à Merille, en lui en présentant une d’une espece inconnue ; lorsque vous voudrez marcher, jettez-la en l’air, elle retombera en roulant à vos pieds, suivez-la, elle vous guidera suivant vos desirs, & ne s’arrêtera que quand il sera à propos que vous-même vous arrêtiez ; lorsque vous aurez trouvé vos freres, & que vous voudrez agir pour la recherche de Zelima, vous la jetterez de nouveau : mais, Princesse, ajouta-t-il, quoique mon pouvoir soit fort étendu, je ne puis changer l’ordre des Destins, souvenez-vous que si vous voyez les Princes d’Angole, avant l’âge qui vous est present, vous ne pour-