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LE TEMPS

portes de la vie, où tous les âges se réunifient sous l’empire de la mort.

Cette galerie continuée, ainsi que les jardins, composant un emplacement rond, celle du dernier âge se joignoit à la première habitation de l’enfance, où elle avoit une entrée ; mais cette entrée étoit bornée de façon qu’elle ne pouvoit suivre la route verte, où l’espérance guide la nature naissante.

Ce fut après cette derniere visite que le Temps souverain reparut aux yeux de Balkir & de sa compagnie : que dites-vous de tout ce que vous avez vu ? leur dit-il. Ils voulurent répondre à cette question ; mais, sans leur permettre d’ouvrir la bouche : On dit que je puis tout, ajouta-t-il, que je détruis tout, & que je termine tout… Mais cependant c’est une erreur de le croire si positivement ; car ce pavillon que vous voyez, continua-t-il, en leur en montrant un qui paroissoit au travers de l’Empire de la Mort, & qui, par une trace de lumière, surmontoit les ténèbres dont il étoit environné, est indépendant de mon pouvoir, je le répete, il ne m’est pas permis d’en approcher : c’est le Temple de Mémoire, où revivent ceux qui, par leurs actions éclatantes ou vertueuses, ont mérité d’être exempts de la des-