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LE TEMPS

par des ajustements, qui, s’ils étoient moins affectés, ne les feroient pas tant éclater.

Cependant cette manie est si forte, qu’il y en a qui, poussant l’extravagance jusqu’à rentrer sous les Loix de l’hyménée, choisissent tout ce que la jeunesse a de plus brillant pour s’associer avec elle, dans la chimérique présupposition que tous les biens étant communs sous cet Empire, ils partageront l’avantage de leur moitié, par les agréments dont ces unions les combleront. Mais il n’en est presque point qui n’en soient cruellement punis, & à qui le repentir ne fasse, quoique trop tard, des représentations si justes & si sensibles, qu’il ne leur est pas possible de nier la vérité.

Les Habitants de la jeunesse, qui ont bien voulu, ou qui ont été forcés de se prêter à leur fantaisie, n’y ayant été déterminés que par la prenante nécessité de se soustraire aux fureurs du pauvre Temps, dont ils étoient sur le point de devenir la proie, ou de qui ils l’étoient déja, le dédommagent de la violence qu’ils se sont faite par un parfait mépris pour leur associé, qui va souvent jusqu’à laisser périr dans le plus pressant besoin les fous & les folles qui s’y sont