JACQUES DU LORENS
E poëte, qui a eu la male chance de venir
entre Regnier et Boileau, est-il aussi médiocre
que d’aucuns l’affirment, n’offre-t-il
qu’un intérêt de rareté, ou son œuvre
vaut-elle par elle-même la faveur récente qui la met en
vogue dans le monde des érudits ?
M. Blanchemain, l’éditeur de Ronsard, a publié sur du Lorens une notice ingénieuse et bien renseignée en tout ce qui concerne la biographie du vieux satirique, Président de Châteauneuf. Nous y renvoyons nos lecteurs. Ce que devant eux nous voulons débattre, c’est le rang que mérite d’occuper dans l’estime de nos contemporains l’un des derniers échos de notre vieille littérature.
Poëtes et poèmes ont leurs destinées. L’emplacement du champ de bataille et l’heure du combat contribuent plus qu’on ne pense au succès de la victoire et, par suite, à son retentissement. La Renommée, espèce de cyclope, n’a qu’un œil au milieu du front. Là où elle