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CHAPITRE XXIV.


Réveil poétique de l’Europe méridionale. — L’Italie : ses deux derniers lyriques. — La poésie lyrique en France, au dix-neuvième siècle. — La poésie espagnole au Mexique et en Espagne.


Italiam, Italiam !

Seconde patrie des arts, foyer de notre Occident moderne, vous que la France de 1800 aurait dû délivrer, quels événements et quelles leçons vous avez offerts, au début de ce siècle ! quel réveil de grands talents ! quel espoir de liberté ! et même, après cet espoir trompé, quelle vertu guerrière, quelle effusion de sang généreux au profit d’un maître !

Là, plus qu’ailleurs, se sont marqués les rapides contre-coups de la France sur l’imagination et la pensée des hommes : d’abord, l’action des lettres françaises et de cette liberté spéculative reçue avec tant d’ardeur par les Italiens, depuis le noble philanthrope Beccaria jusqu’au noble poëte Alfieri ; bientôt après, un sentiment tout opposé, l’inquiétude, la résistance, soulevées dans quelques âmes du moins par les ins-

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