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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

fils innocents, pour qu’ils louent dans leur piété et chantent avec candeur de leur bouche ingénue le Christ conducteur de l’enfance !

Roi des saints ! Verbe tout-puissant du Père suprême, maître de la sagesse, soutien des travaux, possesseur de l’éternité, Sauveur de la race humaine, Jésus, pasteur, laboureur, gouvernail et frein, aile céleste du saint troupeau, pêcheur d’hommes pour leur salut ! toi qui, de la turbulence de la mer et de la fureur des flots, retires les poissons purs séduits par une douce aurore, conduis-nous. Pasteur du troupeau spirituel ! conduis-nous, saint roi de la chaste enfance ! ô toi, vestige du Christ, voix céleste, verbe éternel, temps infini, lumière continue, source de piété, règle de vertu, vie sainte des adorateurs de Dieu, Christ Jésus, lait céleste répandu des mamelles de la grâce divine, c’est-à-dire des sources de la sagesse ! nous, petits enfants, nourris de la rosée de cette mamelle spirituelle, chantons ensemble de simples louanges, des hymnes véridiques au Christ-Roi ! En retour de la doctrine de vie, chantons ingénument le petit Enfant tout-puissant ! Chœur pacifique, né du Christ, peuple modeste et sage, chantons ensemble le Dieu de la paix ! »

À côté de ces mètres faciles, l’instinct du premier prosélytisme multipliait des hymnes plus simples encore à la Trinité sainte, au Christ et surtout à la Vierge. C’étaient des proses semblables pour la rudesse aux