Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
370
ESSAIS SUR LE GÉNIE DE PINDARE

Cérès, ni Bacchus ne manque, ni le dieu des poëtes. Ils sont retenus ici. Toute la nuit sera célébrée par des chants. Que Dioné règne dans les forêts ! toi, déesse de Délos, cède la place !

Qu’il aime demain, celui qui n’a jamais aimé ! et celui qui a déjà aimé, qu’il aime encore demain !

La déesse a prescrit de tenir séance sur un lit de fleurs d’Hybla. Elle-même prononcera les arrêts ; les Grâces l’assisteront. Hybla, épandez toutes les fleurs qu’apporte l’année ; Hybla, brisez les corolles des fleurs dans toute la vallée de l’Etna. Là seront les filles des champs et les filles des montagnes, et celles qui habitent les forêts, les bois sacrés, les collines. La mère de l’enfant ailé a ordonné la présence de toutes ; et elle ordonne aussi aux jeunes filles de ne croire en rien l’Amour.

Qu’il aime demain, celui qui n’a jamais aimé ! et celui qui a déjà aimé, qu’il aime encore demain !

C’est Vénus qui a conduit dans le Latium les descendants des Troyens, et a donné à son fils pour épouse une jeune fille de Laurente, et bientôt à Mars une vierge pudique enlevée du sanctuaire. C’est elle qui a fait les noces du peuple de Romulus avec les Sabines, d’où elle a tiré les Rhamnes et les Quirites, et pour postérité de Romulus, le père et la génération des Césars.

Qu’il aime demain, celui qui n’a jamais aimé ! et celui qui a déjà aimé, qu’il aime encore demain ! »