CHAPITRE XIV.
La beauté de l’art grec nous entraînait ; nous l’avons suivi jusque dans sa première éclipse et ses premiers retours. Plus tard, nous le retrouverons dans ses transformations dernières et ses migrations les plus lointaines. Mais il faut auparavant jeter quelques regards en dehors de sa terre natale et de ses grandes colonies, par delà cet horizon couronné d’une si éclatante lumière, qui commençait à Syracuse et que fermaient les Cyclades, la côte d’Asie et la terre d’Égypte.
Nous avons à chercher comment ce génie lyrique, souverain des âmes dans la Grèce, se reproduisait ailleurs. Il n’est pas indifférent d’en étudier la puissance chez une nation moins musicale que les Hellènes, moins née pour la spéculation et la poésie, mais partageant le même culte, attirée par la même gloire, et demeurée le dernier modèle antique sur lequel devait se greffer et