CHAPITRE XII.
Les trois grands tragiques et leur parodiste créateur étaient loin, vous le savez, d’avoir épuisé la veine théâtrale d’Athènes. D’autres poëtes, nommés par Aristote, nous disent assez quelle riche moisson le théâtre dut offrir longtemps encore à l’imagination lyrique. Pindare, après une longue vie de triomphes, entre les fêtes sacrées et les jeux guerriers de la Grèce, s’éteignit, sans rival dans son art. Mais les mœurs poétiques de la Grèce, sa passion des lettres et de l’éloquence, la variété croissante de son génie, durèrent plus d’un siècle après lui. Platon, dont le génie s’essaya dans des dithyrambes avant d’avoir entendu Socrate, gardait évidemment plus d’un souvenir de la poésie dorienne de Pindare ; et, alors même qu’il eut renoncé à cette ambition poétique de sa jeunesse et jeté au feu ses