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CHAPITRE VII.


Poésie lyrique sous forme élégiaque. — Chants politiques de Solon. — Chants guerriers de Callinos et de Tyrtée. — Stésichore.


Nul doute que ce génie lyrique, si cher à la Grèce, ne s’y trouve et ne puisse parfois se reconnaître sous des formes où la théorie moderne ne le chercherait guère. Chez une race mobile, enthousiaste, charmée des fêtes et des plaisirs comme de la gloire, ce génie prend part à tout : il commence où cesse le récit épique ; il donne à l’hexamètre majestueux l’accompagnement d’un second vers plus court, et, gravant ainsi la pensée, soutient le son poétique par l’accent musical.

Il invoque également et les dieux et les hommes, persuade un peuple, anime un bataillon, parle en législateur ou en guerrier. Il a tour à tour la voix de Solon et celle de Tyrtée. N’est-ce pas, en effet, un hymne

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