Page:Villemain - Discours et mélanges littéraires.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée
NOTICE SUR FÉNELON.

Fénelon, François de Salignac de Lamothe, d’une famille ancienne et illustre, naquit au château de Fénelon en Périgord, le 6 août 1651. Sous les yeux d’un père vertueux, il fit avec autant de succès que de rapidité ses études littéraires ; et dès l’enfance, nourri de l’antiquité classique, élevé dans la solitude parmi les modèles de la Grèce, son goût noble et délicat parut en même temps que son heureux génie. Appelé à Paris par son oncle, le marquis de Fénelon, pour achever ses études philosophiques et commencer le cours de théologie nécessaire à sa vocation naissante, il soutint, à quinze ans, la même épreuve que Bossuet, et prêcha devant un auditoire moins célèbre à la vérité que celui de l’hôtel de Rambouillet. Cet éclat d’une réputation prématurée alarma le marquis de Fénelon, qui, pour soustraire le brillant jeune homme aux séductions du monde et de l’amour-propre, le fit entrer au séminaire, de Saint-Sulpice. Dans cette retraite, Fénelon se pénétra de l’esprit évangélique, et mérita l’amitié d’un homme vertueux, M. Tronson, supérieur de Saint-Sulpice. Il y reçut les ordres sacrés.

Ce fut alors que sa ferveur religieuse lui inspira le dessein de se consacrer aux missions du Canada. Traversé