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Sylvie de Moliere.

aiderent à me perfuader qu’Englefac m'avoit effacée de fa memoire. J'é- coutay la propofition qu’il me fit de m’époufer ; tout fut conclu , & la, ceremonie achevée en moins de dix. jours. Lee bon homme me fit auffi- toit apres un train de Princefle; ilme donna des François pour la plus-' art de mes domeftiques ; & enfin’ il n'oublia rien pourmerendre heu- . reufe, au moins en apparence.

Mais, Madame, une fi grande for- tune me devoit-elle arriver fans mé-. lange detraverfes? Non fans doute, : ” cela eût efté direétement contraire à la fin pour laquelle il fembloit queje fuffe née. Au milieu de tant de feli- cité, qui donnoitde la jaloufie aux uns, & de la fatisfaétion aux autres, je receus un déplaifir qui en empoi- fonna la fuirte pour long-temps. ‘ Englefac que j’avois crû infidelle, ou plû-toft que j’avois crû mort; vint à Bruxelles trois ou quatre mois aprés mon mariage. Ce pauvre Gentilhomme ( dont l'amour fubfftoit