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La vie de Henriette-

Comme il m’aimoit bien fort, & u’il crût que fes années avoient be- din du fecours de fa liberalité, pour pouvoir toucher mon cœur ; il fe re- fotut de me tenter par cette voye, &. . commença mefine à le faire en Ga- lant parfait. J’avois prisun extrême plaifir à voir un petit caroffe qui me

  1. fembloit d’une invention nouvelle

& tres-propre; Il me vint vifiterle lendemain, & comme j'en parlois encor en fa prefence, il mé dit: Vou- lez-vous en joüer un avec moy con- tre quelque autre chofe ? Je le veux, ’ luy répondis-je ; mais que mettray-je . au jeu contre voftre Excellence , qui puiffe eftre de cette valeur? Il dit qu’il ne vouloit qu’un peu de mon eftime; & aufli-toft, moy qui en eus toûjours un fonds inépuifable _ pour tousles honneftes gens, raillant avec ma gayeté ordinaire, jelepris au mot, & je joüay le caroffe. Ille | perdit;'je luy gagnay de plus les che. vaux, le Cocher ,les Laquais, leur entretien, & jufques à la paille de Pé-