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Sylvie de Moliere

quelques baifers que le Marquis me donna pour la peine qu’il eut de m’emporter entre fes bras ; ce que je feignis de fouffrir fans revenir à moy, jufques à ce que je me vis un peu loin de ma chambre.

Depuis ce temps-là, le Comte d’Englefic & moy nous vefcûmes avec beaucoup de circonfpeétion, & pour. mieux déroberla connoiffince de noftre amour, nous fei- . gnîmes de’ nous haïr mortelle. ment. Nous ménageâmes cette feinte avec aflez de conduite, & nous en pretexrâmes les caufes les -plus apparentes qu’il nous fut ue fible. Éigue en fut fi aife qu’il s’y trompale premier : La mere d’En-L. le fuivit me à en faire le grandes reproches à fon fils, & à m’en confoler par mille nouveaux témoignages de fon amitié, & de fa proteétion ; Enfin nous £ftions heureux f nous nous fus-