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Sylvie de Moliere

ſçay comment entre les mains de cette veufve. Elle reconnut en la liſant qu’elle avoit eu pitié d’une langueur dont elle n’eſtoit point coupable : Cette connoiſſance la mit en fureur, ſa jalouſie jura ma perte, & enfin elle ſe reſolut à punir ſon infidelle, en réveillant mon affaire qu’elle avoit aſſoupie. Il eut beau luy apporter des raiſons pour l’appaiſer, & pour luy oſter de l’eſprit qu’il m’aimaſt ſi fort ; Elle avoit eu la force de diſſimuler ſon déplaiſir juſques à ce qu’elle eut ſurpris la réponſe qu’il me feroit, & elle eſtoit bien pire que ma lettre : Il y avoit des railleries ſanglantes contre elle, qu’il y traittoit de plaiſante dupe, toute ſon amour fut convertie en une impatience extréme de ſe venger ; & pour y parvenir elle commença à publier le ſecret de ma naiſſance, & à donner des preuves que je n’eſtois point ſa fille ny cel-