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La vie de Henriette

d’eſtre aimé de moy, en ménageant auprés d’elle, par ce moyen que toutes les choſes que j’avois à craindre, demeuraſſent étouffées à jamais ; il m’écrivit meſme quelquesfois des Lettres ſi plaiſantes là-deſſus, quand il n’avoit point de pretexte pour me viſiter ; que Madame l’Abbeſſe, avec qui j’avois contracté une étroite amitié, en partageoit avec moy le plus agreable divertiſſement du monde ; ſur tout lors qu’il nous mandoit que le chagrin que luy cauſoit mon indifference, luy attiroit des tendreſſes incroyables de ſa veufve, qui en faiſoit l’application à un redoublement d’amour qu’il avoit pour elle ; mais il faut paſſer outre, & dire ſeulement que je me perdis moy-meſme, par la folie que j’eus de complaire à cette Abbeſſe badine, qui avoit voulu que je luy fiſſe une réponſe. Ma lettre tomba je ne