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La vie de Henriette

ne m’abandonna pas encore, & Monſieur de Birague qui avoit envie que je luy euſſe beaucoup d’obligation, me rendit de ſi bons ſervices pendant quelques mois, dans cette affaire, & dans une autre qui m’arriva depuis, qu’il donna le temps au meſme hazard qui avoit conduit autrefois le Duc de Candale à la cabanne de ma Nourrice, d’amener encore une puiſſante Dame du fonds de la Flandre, pour prendre ſoin de moy en France, comme ſi elle eut eſté ma mere.

Au commencement donc que le ſoupçon fut tombé ſur moy, tout alloit eſtre en feu ; mais ce Marquis empeſcha l’orage de ſe former, & il repreſenta à ſa Dame qu’il luy ſeroit plus avantageux par mille raiſons d’intereſts & d’honneur, de me proteger que de me perdre ; raiſons que les charmes ſenſi-