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Sylvie de Moliere.

verité, & que je n’avois pas de temps à perdre ; je luy dis, ſans m’amuſer à l’éclaircir d’aucunes choſes, que je le connoiſſois pour un grave Gentil-homme, que j’avois des ſecrets d’importance à luy dire, & que tandis que je luy parlerois il donnât ſeulement avis à Madame de Moliere d’aller trouver ſon mary un peu plus loin où il eſtoit bien bleſſé. À peine avois-je finy ces paroles qu’elle-meſme nous joignit. Sur cette nouvelle elle ſe fit mener ſans retardement vers l’endroit par deux gardes de chaſſe, dont ils eſtoient ſuivis ; Et moy prenant ce temps-là pour dire à ce Gentil-homme que c’eſtoit moy qui avoit fait le coup, je le ſuppliay de me conduire en quelque lieu de ſeureté. Sa ſurpriſe & la penſée que le bleſſé fut mon veritable pere, luy arracherent d’abord quelques reproches qui marquerent l’excés de