Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
Sylvie de Moliere.

d’y avoir étendu un homme ſur la place, d’avoir à ſe ſauver & ne ſe ſouvenir point de la route qui nous avoit conduits en cét endroit. Auſſi en fus-je tellement épouventée, que je penſay me laiſſer tomber à la renverſe en meſme temps que ce malheureux. Toutefois ce deſordre ne dura pas. La neceſſité rappella mon jugement. Je remontay à cheval. Le bleſſé qui eut plus de pitié de mon embarras, que je n’en avois eu du ſien, me cria de tourner à gauche, & j’abandonnay mon cheval à la courſe par cette route, par où en effet je me fuſſe bien-tôt éloignée ; mais j’allay rencontrer Monſieur de Birague, & la Dame de Moliere, qui s’eſtant entretenus là où il leur avoit plû ſans s’entretüer comme nous, venoient apparamment pour nous rejoindre, guidez par le bruit du piſtolet. O Dieu ! quelle fut alors mon