meau ou l’orage luy avoit fait choiſir la maiſon de ma Nourrice entre toutes les autres, quoy qu’elle ne fût point la plus proche du coſté par où il arrivoit : Je m’en rapporte à ce qu’il en eſt, & ne ſeray point parente à Meſſieurs ſes heritiers s’ils ne le veulent : C’eſt aſſez parler de celà.
Le premier ſoin de ce genereux Duc fut de m’oſter à la Païſanne, pour me donner à quelqu’un qui pût m’élever avec plus de ſoin. Il y avoit à Pezenas un Financier dont la femme eſtoit de ſes amies, & cét homme luy avoit obligation de toute ſa fortune : On nourriſſoit à ces gens-là, en une de leurs métairies, une petite fille de mon âge, qui eſtoit abandonnée des Medecins, & on attendoit tous les jours l’heure qu’elle mouruſt : Il n’eſtoit pas mal-aiſé de me mettre en ſa place dés qu’elle ſeroit morte, & de