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Sylvie de Moliere.

meau ou l’orage luy avoit fait choiſir la maiſon de ma Nourrice entre toutes les autres, quoy qu’elle ne fût point la plus proche du coſté par où il arrivoit : Je m’en rapporte à ce qu’il en eſt, & ne ſeray point parente à Meſſieurs ſes heritiers s’ils ne le veulent : C’eſt aſſez parler de celà.

Le premier ſoin de ce genereux Duc fut de m’oſter à la Païſanne, pour me donner à quelqu’un qui pût m’élever avec plus de ſoin. Il y avoit à Pezenas un Financier dont la femme eſtoit de ſes amies, & cét homme luy avoit obligation de toute ſa fortune : On nourriſſoit à ces gens-là, en une de leurs métairies, une petite fille de mon âge, qui eſtoit abandonnée des Medecins, & on attendoit tous les jours l’heure qu’elle mouruſt : Il n’eſtoit pas mal-aiſé de me mettre en ſa place dés qu’elle ſeroit morte, & de