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La vie de Henriette-

Maître-d’Hoftel qui nous fervoit, je vis que c’eftoit ce malheureux En- glefac.

Helas Madame ! j’en fremis enco. re au fimple fouvenir. Cette puiflan- ce fecrete qui enchaifne les cœurs, & qui les rattache toûjours à ce qu’ils aimcnt,malgré toutes les rufes que la fortune employe fouvent pour les en feparer, me fit rougir & pälir vingt fois en un moment : elle me traita alors avec tant de barbarie, que ne pouvant plus refifter à fa violence, je demeuray infenfiblement éva- nouïe entre les bras du vieux Gonfa- es. J'eftais alors bicnheureufe d'e., ftre mariée, & de ce qu’on pouvoit attribuer cet accident à quelque cho- fe qui empefcha fes foupçons, en le contentant par une autre imagina- tion à fon avantage : car il nyarien de plus certain que cela euft produit le plus mefchant effet du monde. Je revins, mais je ne voulus point de- meurer pluslong temps à la veuë de cét imprudent, qui cftoit prefque en