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La vie de Henriette

Non que j’eſpere jamais pouvoir arracher des eſprits les crüelles impreſſions que la calomnie a données de ma conduitte : Le Siecle ne permet pas que je me flatte de cette penſée. Mais pour me ſervir des termes de V. A. ; il viendra un temps, où les hommes ne pourront plus juger ſi criminellement par eux-meſmes de leurs ſemblables ; parce qu’ils n’auront plus les mœurs ſi corrompuës ny ſi criminelles ; & alors on ajoûtera, peut-eſtre, plus de foy à ce que j’auray écrit de l’innocence de mes actions, qu’à ce qu’en auront pû dire mes ennemis.

Je ne cacheray rien ; non pas même des plus folles aventures où j’auray eu quelque part ; afin que Vôtre Alteſſe en puiſſe rire, dans le même temps qu’elle me plaindra d’autre choſe ; Et il me ſemble que quand elle ne m’en auroit pas donné la permiſſion, je ne devrois