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le chef des hurons

différentes provisions et se mirent à dévorer avec un appétit féroce.

James éveilla le prisonnier.

— Que me voulez-vous ? lui demanda le jeune homme d’un ton craintif.

— Je veux vous annoncer une bonne nouvelle.

Louis de Vorcel eut un pâle sourire.

— Avant peu, reprit James, je vous rendrai à votre père.

— Oh ! s’écria Louis, faites cela, monsieur, et mon père vous donnera ce que vous lui demanderez.

— J’y compte bien, fit le bandit d’un air narquois. Mais, ajouta-t-il sérieusement, comme nous avons encore une longue route à faire, il faut que vous preniez quelque nourriture, car si vous ne pouviez nous suivre je serais contraint, à mon grand regret, de vous abandonner dans le désert.

À cette peu réjouissante perspective, Louis sentit un frisson courir dans ses veines.

— Je ferai ce que vous voudrez, monsieur, du moment que vous m’assurez que je reverrai mon père.

— Je vous en donne ma parole d’honneur !

Quoique l’honneur de ce bandit n’inspirât qu’une médiocre confiance au jeune homme, il fit contre fortune bon cœur, et accepta les aliments qui lui furent offerts.

Lorsque le repas fût terminé, la troupe se remit en route, tandis que Peters et Fritz s’installaient commodément dans la grotte, sur des lits de feuilles sèches.

Après avoir marché pendant près d’une heure, James divisa sa bande en trois corps, afin de tripler la piste. De plus, il ordonna à ses hommes de laisser le moins de traces possible.

Deux troupes s’éloignèrent alors dans des directions différentes qui, après de nombreux détours, devaient aboutir à la caverne du jaguar.

Quant à James il n’avait gardé que quatre bandits.

Louis se trouvait avec cette dernière troupe.