Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
les pirates du désert

envoyés au secours du colonel, ouvraient un feu terrible sur les Peaux-Rouges massés dans la plaine. Mais avant qu’il fût revenu de sa stupéfaction, le colonel, en tête des défenseurs de la Mission, dévalait la pente de la colline et se jetait à corps perdu sur les Indiens.

À cette vue, James bondit sur ses pieds et courut rejoindre ses hommes.

Dix minutes plus tard, ils entrèrent dans la Mission, et aperçurent bientôt Marthe et Louis, qu’ils reconnurent facilement à l’élégance de leurs vêtements, et qu’ils emportèrent malgré leur résistance.

Ils descendirent précipitamment la pente de la colline et s’éloignèrent rapidement.

Tout à coup, James poussa un cri de rage. Taréas et ses Hurons apparaissaient derrière les retranchements.

Le bandit crut être aperçu. Il prit immédiatement un parti.

— Cette femme retarderait notre marche, dit-il au pirate qui tendit entre ses bras Marthe évanouie ; jette-la à terre.

Cet ordre exécuté, il tira un pistolet de sa ceinture et courut à Louis, que deux bandits entraînaient et entre les mains desquels il se débattait vainement.

— Cessez toute résistance, ou je vous brûle la cervelle, dit-il froidement au jeune homme.

Quoique Louis de Vorcel n’eût que seize ans, l’éducation qu’il avait reçue l’avait initié aux devoirs d’un gentilhomme ; aussi, son premier mouvement, en entendant cette menace, fut-il un rire de mépris ; mais il redevint subitement grave, car son arrêt de mort était écrit en toutes lettres dans les yeux du pirate et il comprit que toute résistance serait inutile.

— Marchons, dit-il simplement.

Les bandits partirent alors au pas de course.

James se tenait derrière le jeune homme, prêt à le tuer s’il tentait de s’échapper.

Les pirates gagnèrent la forêt, où leurs chevaux étaient