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l’attaque de la mission

large et profond, dont la terre devait former un rempart pour abriter les tireurs.

Le lendemain, au lever du soleil, le colonel vit briller au loin les armes d’une troupe nombreuse.

C’étaient les trois cents cavaliers envoyés par M. de Montcalm.

Au milieu de la troupe, on voyait un fourgon couvert traîné par quatre vigoureuses mules.

Arrivée au pied de la colline, une vingtaine de cavallers mirent pied à terre et entourèrent le fourgon afin d’aider les mules à gravir la route qui, montant en pente douce conduisait à la Mission.

Le colonel s’avança vivement au-devant de l’officier commandant le détachement.

— Mon cher capitaine, lui dit-il en lui tendant la main, croyez que je suis heureux que vous ayez été désigné pour conduire ce détachement, car votre habileté nous sera très utile.

— Vous me comblez, mon colonel, dit le capitaine en serrant la main que lui tendait son chef.

— Nullement, mon cher capitaine ; je vous connais de longue date et vous apprécie à votre juste valeur.

Le capitaine Verdier, ainsi que se nommait le chef du détachement, était effectivement un officier d’une grande valeur. Depuis longtemps déjà, il jouissait de l’estime de M. de Montcalm, qui l’avait amené d’Europe en qualité d’officier d’ordonnance. Si le général n’avait pas mentionné son nom dans sa lettre au colonel, c’était afin de laisser à ce dernier le plaisir de la surprise.

M. de Vorcel suivait attentivement l’entrée à la Mission de ces trois cents cavaliers, que le Père Florentin répartissait de son mieux dans les huttes à mesure qu’ils mettaient pied à terre.

— Que renferme donc ce fourgon ? demanda M. de Vorcel au capitaine.

— Des objets bien utiles, répondit l’officier en souriant : des munitions, des armes et deux pièces de montagne.

— Ma foi ! s’écria joyeusement le colonel, voilà une heureuse idée.