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l’attaque de la mission

Son allure était telle, qu’il gravit la pente de la colline au galop.

M. de Vorcel le reçut à l’entrée de la Mission.

— Si je ne me trompe, lui dit-il, c’est moi que vous cherchez.

— Oui, mon colonel, répondit le chasseur. Le général m’a chargé de vous remettre une lettre.

Et tirant un pli de sa poitrine, il le tendit au colonel, qui l’ouvrit hâtivement.

Voici ce qu’il contenait :


« Mon cher Colonel,

« Quelques heures après votre départ, j’ai appris qu’une attaque allait avoir lieu contre la Mission, par les Indiens Sioux, Iroquois et Paunies, qui voient d’un mauvais œil cette avant-garde d’une civilisation qu’ils détestent. Il est donc indispensable de donner à ces Peaux-Rouges une leçon qui leur inspire une terreur salutaire, et je compte sur vous pour cela. Cette nuit même, un détachement de trois cents hommes, sous les ordres d’un capitaine, se mettra en route pour vous rejoindre. Je vous laisse libre d’agir comme vous le jugerez convenable, vous recommandant seulement de ne pas oublier qu’en menant cette affaire avec vigueur vous diminuerez les forces des Anglais, dont ces sauvages sont les fidèles alliés.

« Croyez-moi votre bien dévoué :

« Général de Montcalm,
« Commandant en chef des troupes françaises du Canada. »

Le colonel se rendit immédiatement auprès du Père Florentin, à qui il fit part de cette grave nouvelle.

— Que la volonté de Dieu soit faite, dit tristement le missionnaire.

— Maintenant, j’ai une prière à vous adresser, dit M. de Vorcel.

— Parlez, monsieur.