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IV.

L’ATTAQUE DE LA MISSION.



Cinq jours après leur départ de Carillon, M. de Vorcel et son escorte arrivèrent en vue de la Mission.

Il était dix heures du matin. Un gai soleil éclairait la colline, au bas de laquelle de nombreux Indiens se livraient aux travaux de l’agriculture, heureux et insouciants.

M. de Vorcel était encore à une demi-lieue de la Mission, que déjà le Père Florentin descendait la pente de la colline pour aller à sa rencontre. Bien qu’il ne connût pas personnellement le colonel, la présence de Sans-Peur à côté de ce dernier ne lui laissait aucun doute sur l’identité du visiteur.

En apercevant le religieux, M. de Vorcel mit son cheval au galop ; arrivé près de lui, il sauta à terre et, mettant le chapeau à la main, il s’inclina profondément, en disant d’une voix qui tremblait d’émotion :

— Mon Père, avant d’aller embrasser ma fille, permettez-moi de vous remercier des soins que vous lui avez donnés.

— Colonel, répondit gravement le Père Florentin, vous n’avez pas à me remercier : en recueillant votre enfant, je n’ai fait qu’accomplir strictement mon devoir.

— Pourtant, sans vous, que serait-elle devenue ?