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UN GLORIEUX FAIT D’ARMES

troupe de chasseurs canadiens se plaça pour couper toute communication.

Au lever du soleil, les Anglais aperçurent avec une véritable stupéfaction, les troupes qui entouraient les forts. Ils étaient confondus par tant d’audace et d’adresse.

La bataille commença aussitôt. Les Anglais faisaient des efforts gigantesques pour rétablir les communications coupées entre les deux forts par les Canadiens ; mais ils poussèrent bientôt des cris de stupeur ; la rivière se couvrait de pirogues chargées de soldats.

Le général en chef arrivait avec douze cents hommes de troupes fraîches.

Au même instant, le colonel Bourlamaque, qui avait pris position sur la colline, démasqua sa batterie et commença un feu plongeant, terrible, contre les forts.

Les Anglais se sentaient perdus, mais ils faisaient bravement leur devoir, bien qu’ils comprissent que leur défaite n’était qu’une question d’heures.

Le feu incessant de la batterie du colonel Bourlamaque faisait des dégâts affreux ; les feux plongeaient, fouillant toutes les parties des deux forteresses, à tel point que les soldats qui les défendaient ne trouvèrent plus un abri, ce qui acheva de les démoraliser.

Le commandant des forts, qui avait remplacé le colonel Mercer, se vit bientôt contraint de demander un armistice, qui fut immédiatement accordé.

Le feu fut suspendu et le drapeau parlementaire arboré sur les forts et dans le camp français.

Les Anglais avaient espéré que le comte de London, qui était à la tête de huit mille hommes, leur enverrait du secours, mais le chevalier de Lévis avec ses trois mille hommes, donnait trop de besogne au général anglais pour que celui-ci pût affaiblir son armée.